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Accoucher sans péridurale: mythe ou réalité?

Si vous entrez dans votre troisième trimestre de grossesse et que vous avez prévu d’accoucher à l’hôpital, vous allez bientôt avoir rendez-vous avec un anesthésiste. Celui-ci va aborder avec vous la question de la péridurale. Alors que certaines femmes ont déjà fait leur choix, vous hésitez et réfléchissez à un projet de naissance naturel.

Vous aimeriez essayer de vous passer de cette anesthésie mais vous avez encore des doutes et vous avez peur que la douleur ne prenne le dessus ? Je vous donne ici les informations qui pourront vous aider à prendre votre décision et je vous livre mon expérience personnelle où je raconte notamment comment j’ai pu accoucher sans péridurale. 

La péridurale, une pratique très récente, associée à la médicalisation de la naissance

Il semble aujourd’hui admis dans l’imaginaire collectif qu’une femme accouche à l’hôpital, sur une table obstétrique et sous surveillance médicale. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, pendant très longtemps, les femmes ont accouché à domicile sans anesthésie ni médecin, assistées par d’autres femmes. 

Il faut attendre le milieu des années 50 pour que la tendance s’inverse : en 1952, plus de la moitié des femmes donnent naissance à leur enfant dans une maternité. Ce taux passe à 85 % en 1964 et aujourd’hui, 99 % des accouchements ont lieu à l’hôpital.

Considérée comme un grand progrès technique, la péridurale apparaît dans les années 80 et s’impose très rapidement. Alors qu’elle ne concerne que 4 % des naissances en 1981, elle se généralise. Aujourd’hui, 80 % des naissances en France ont lieu sous péridurale. A contrario, seules 30 % des Danoises font ce choix et 4 Anglaises sur 5 ne la demandent pas.  

Ceci démontre qu’un accouchement physiologique, avec une gestion alternative de la douleur, est possible. La demande des futures mères va dans ce sens : elles veulent moins de médicalisation et être actrices de leur accouchement afin de le vivre pleinement.

La péridurale : définition, contre-indications et effets secondaires  

Une anesthésie locale

À l’aide d’une aiguille, on vous injecte un anesthésique local dans l’espace péridural, à proximité de la moelle épinière, dans la partie la plus basse de la colonne vertébrale.

En fonction de la dose reçue, vous ne ressentez pas ou peu les sensations douloureuses provoquées par les contractions lors du travail.

Le moment pour la demander

Avoir recours ou non à la péridurale est une décision personnelle qui dépend du seuil de tolérance à la douleur de chaque femme. 

Le bon moment pour demander cette anesthésie, c’est quand vous en ressentez le besoin. Par exemple, vous pouvez tout à fait la refuser en arrivant à la maternité puis changer d’avis au cours du travail, même si cela n’était pas votre première intention.  

Les contre-indications 

Dans certains cas, cette anesthésie n’est pas possible. C’est le cas, par exemple, si : 

  • vous souffrez d’allergies aux anesthésiques locaux ;
  • vous présentez des troubles de la coagulation sanguine ;
  • vous avez de la fièvre ;
  • vous avez une maladies du dos et des vertèbres ;
  • vous avez un tatouage au niveau de la zone d’injection.

L’anesthésiste vérifiera, lors de la consultation du 8e mois, l’absence de contre-indications.

Les effets indésirables 

Le but de la péridurale, c’est de soulager la douleur de la future mère. Parfois, les femmes ne la supportent pas bien et rapportent des sensations désagréables comme une péridurale qui n’agit que d’un côté. 

Dans certains cas, elle peut être très forte et engendrer l’absence de sensations : la maman ne ressent alors absolument pas le passage du bébé. Certaines femmes expriment le fait d’avoir été dépossédées de leur accouchement. Elles ont mis un certain temps à réaliser que l’accouchement était terminé et que leur bébé était là.  

La péridurale a un impact sur les hormones sécrétées par la femme tout au long du travail et au-delà : 

  • En interférant avec la production d’ocytocine, le principal effet indésirable de cette anesthésie est sa tendance à réduire les contractions utérines. Un accouchement plus long et un travail qui s’éternise peuvent fatiguer le bébé et augmenter le risque de naissance instrumentée (forceps, ventouse). C’est ainsi que dans certains cas, la péridurale s’accompagne d’une injection d’ocytocine de synthèse pour stimuler les contractions.
  • En influençant les hormones associées à la montée de lait, l’anesthésie peut compliquer le démarrage de l’allaitement.

D’autres effets indésirables existent et sont temporaires : tremblements, difficulté ou impossibilité de bouger les jambes pendant plusieurs heures (impossibilité de se mettre debout), sensation de chaleur dans la partie basse du corps, vertiges, baisse de la pression artérielle, difficultés pour uriner (sondage urinaire nécessaire), maux de tête après l’accouchement, etc. 

Accoucher sans péridurale : les avantages

De meilleures sensations

Au cours d’un accouchement physiologique, vous allez ressentir toutes les contractions. Celles-ci s’installent généralement de manière progressive, ce qui vous laisse le temps d’apprendre à les gérer. Vous allez garder toute votre liberté de mouvement, vous pourrez adapter votre position pendant le travail et choisir celle qui vous soulage le plus. La position pour laquelle vous allez instinctivement opter est bonne pour la descente du bébé, mais aussi pour la protection de votre périnée.

Vous allez petit à petit modifier votre état de conscience et rentrer « dans votre bulle ». À ce stade, vous cessez d’intellectualiser et vous vous reconnectez à vos sensations. Vous ressentirez naturellement l’envie de pousser au bon moment et vous allez le faire de manière plus efficace.

La douleur ressentie va envoyer un message à votre cerveau et votre corps va sécréter un analgésique naturel : l’endorphine. Grâce à cette cousine de la morphine, vous pourrez récupérer entre deux contractions et la douleur sera plus supportable. 

Une relation immédiate avec le bébé

Une fois le bébé né, vous récupérez plus vite car vous êtes littéralement boostée par les hormones comme l’ocytocine et par ces fameuses endorphines. 

L’ocytocine, qui est à son maximum, va aussi favoriser le lien d’attachement entre vous et votre enfant et va permettre une bonne mise en place de la lactation si vous souhaitez allaiter votre enfant. 

Les suites de couche sont facilitées : la récupération est plus rapide car votre corps n’a pas à éliminer le produit anesthésiant. Il vous est plus facile de vous occuper de votre bébé.

Renforcement du lien avec son conjoint – le co-parent

L’accouchement sans péridurale est aussi l’occasion de créer un lien fort avec votre conjoint En discuter ouvertement, vous préparer ensemble à cet évènement va créer une confiance mutuelle. Faire de votre conjoint ou du co-parent votre équipe, envisager la mise en œuvre du projet, aborder vos peurs et vos attentes vous permettra d’apprendre à mieux vous connaître.

De la plénitude et de la confiance en soi 

Enfin, toutes les femmes qui ont vécu un accouchement physiologique ont affirmé avoir ressenti un sentiment inouï de plénitude et de puissance. Elles n’ont pas eu la sensation d’être dépossédées de leur accouchement et cela leur a donné une grande confiance en elles et en leur corps. Je peux le confirmer puisque ça a été mon choix. J’ai moi même expérimenté cette assurance et cette fierté. Je pense qu’on peut se raccrocher à ces souvenirs dans les moments parfois difficiles du post partum. Je pense que vivre cette expérience nous rassure sur nos compétences maternelles et notre estime de soi.

Bien préparer son accouchement naturel dès le début de sa grossesse 

Si vous avez décidé d’accoucher de manière physiologique, suivre une préparation spécifique peut vous aider car elles vous permettra de savoir tout ce qui favorise l’accouchement et éviter une médicalisation subie.

Je vous recommande la préparation d’Ema Krusi pour faire tomber les mythes et fausses croyances. Vous aurez les connaissances et la confiance en soi nécessaire pour un accouchement physiologique à domicile ou en structure tout en impliquant le conjoint.

Liste de conseils pour préparer son accouchement

D’autres conseils sont aussi précieux :

  • Choisir votre maternité, celle qui pratique des accouchements naturels sans recours systématique à la péridurale. Vous pouvez opter pour une maternité avec le label IHAB (Ami des bébés) qui sont généralement plus ouvertes et équipées pour accueillir les naissances physiologiques. Attention à l’effet marketing parfois utilisé par les maternités pour attirer les mamans. Personnellement, j’ai couché dans une maternité traditionnelle où j’ai pu vivre mon projet de naissance à 99%. Cela dépend aussi beaucoup de l’équipe qui est là le jour J.
Salle de travail équipée d’une baignoire
  • Envisager un accouchement à domicile avec une sage-femme libérale : Il est cependant difficile de trouver des professionnelles qui le pratiquent. Vous pouvez aussi demander si votre maternité accepte la location de plateau technique: c’est à dire que vous venez à la maternité mais que c’est votre sage femme qui vous assistera pour l’accouchement. Cela peut rassurer car vous disposez de la structure médicale sur place en cas de complication.
  • Rédiger un projet de naissance et en informer en amont la maternité, la sage-femme ou au gynécologue. Cela permet de voir dans quelle mesure cela est réalisable, les aménagements possibles (monitoring ambulatoire ou intermittent, perfusion tardive…), si du matériel est disponible (ballon, baignoire, etc.). Et transmettre votre projet écrit à l’équipe qui vous accueille le jour J. Faites de l’équipe médicale votre alliée et non votre ennemie.
  • Se faire accompagner par une Doula qui va vous suivre personnellement tout au long de votre projet et peut-être vous accompagner à la maternité.
  • Parler de votre projet avec votre conjoint et l’impliquer : connaitre la physiologie pour ne pas perturber le travail, être le gardien du temps lors de l’accouchement, étudier les appuis sur zones douloureuses (type acupuncture), préparer les granules d’homéopathie à prendre durant le travail…
  • Vous documenter sur les positions de travail et d’accouchement possibles.
Positions pour accompagner le travail lors de l’accouchement
  • Envisager un protocole d’ homéopathie pour aider votre corps et votre mental avant, pendant et après l’accouchement. En parler avec les sages-femmes lors de votre préparation à l’accouchement. Elles peuvent vous prescrire l’homéopathie en vous indiquant les posologies et le protocole.
  • Créer une triade grâce à l’haptonomie pour impliquer votre conjoint dans la grossesse et l’accouchement, lui confier des outils pour vous soulager et vous soutenir moralement.
  • Cultiver son état d’esprit: comme les marathoniens qui se préparent mentalement pour aller au bout de leur course, il me semble important de se préparer pour ancrer en nous la certitude que nous sommes capables et que nous allons concrétiser ce projet quoi qu’il arrive. 
  • Profiter de votre préparation à l’accouchement pour la compléter par des approches qui vous conviennent : yoga, haptonomie, piscine, acupuncture, sophrologie, relaxation, exercices de respiration, l’hypnose (Hypnonaissance), méthode de Gasquet, méthode Bonapace……

Gardez en tête qu’il n’y a pas de méthode idéale : faites en fonction de ce qui vous semble le mieux pour vous.

Soulager la douleur autrement pour vivre pleinement son accouchement physiologique 

Accoucher sans péridurale, oui mais souffrir sans rien faire pendant des heures, non ! 

L’accouchement, c’est comme un marathon : une grande partie se joue sur le mental. On peut quand même aider notre corps et mettre toutes les chances de notre côté. Voilà mes conseils : 

  • Un début de travail à la maison : n’hésitez pas à faire une grande partie du travail chez vous. Vous êtes dans un environnement connu et rassurant où vous pouvez aller et venir à votre guise. 
  • Du mouvement : les contractions sont plus faciles à gérer quand on bouge. Vous trouverez instinctivement la position (quatre pattes, sur les genoux, en suspension) qui vous soulagera. Les mouvements de bassin, debout ou assise sur un ballon favorisent la gravité et donc la descente de bébé. Vous pouvez emmener le vôtre ou utiliser celui de la maternité. 
  • De la chaleur : elle a un effet apaisant lors des contractions. Prenez une douche, un bain ou utilisez une bouillotte.
  • Des pressions sur les points douloureux.
Doula appliquant le jet d’eau et les mains sur le bas du dos de la parturiente
  • Un environnement apaisant : pour éviter le cortisol et l’adrénaline pendant le travail. Il faut limiter les stimulations pour favoriser la sécrétion d’ocytocine. Vous pouvez baisser les lumières pour avoir une ambiance tamisée, emmener votre musique avec des écouteurs ou une enceinte connectée. 
  • De l’aide et du soutien : pensez à faire intervenir votre conjoint pour vous soulager. Par exemple, il peut vous masser le bas du dos avec les mains ou avec le jet de la douche. Il peut aussi préparer vos granules d’homéopathie si vous avez opté pour cette solution.
  • La respiration : ça a l’air évident, mais le fait de se concentrer sur votre respiration vous permettra d’accueillir et d’accompagner la contraction et la rendra moins douloureuse. Par exemple, vous pouvez pratiquer la cohérence cardiaque.
  • La visualisation : essayez de rester détendue et d’absorber la contraction. Pensez à une vague dont l’intensité croît et décroît, et tentez de ne pas vous crisper. Vous pouvez aussi penser au grand moment de joie qui vous attend : chaque contraction vous rapproche un peu plus de votre bébé, il sera bientôt là ! 

Je vous raconte mon accouchement sans péridurale

Le plus important est de croire en vous : votre corps sait accoucher, de manière instinctive. Faites-vous confiance et profitez pleinement de ce moment magique !

Si vous voulez savoir comment j’ai vécu mon accouchement et comment je me suis préparée pour accoucher sans péridurale, je vous invite à visionner mon témoignage dans cette vidéo. 

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La Parentalité Choisie™ est l’aboutissement de ces 6 dernières années à cheminer, à mûrir, d’analyse mon expérience vécue de mère, de femme et d’accompagnante parentale; des formations que j’ai suivi, mon cheminement personnel, les convictions que je me suis forgée, les valeurs que je souhaite véhiculer.
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